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« La présentation du défunt »


Toutes les civilisations ont prodigué à l'égard de leurs morts, des conduites particulières assimilées au deuil dans son sens général.

Arnold VAN GENNEP, donne du deuil la définition suivante : « C'est un état de marge pour les survivants, dans lequel ils entrent par des rites de séparation, et dont ils sortent par des rites de réintégration ».


Parmi les séquences du deuil, il est un rite particulier, intemporel et universel, qui prend en charge la dépouille pour un dernier apprêt avant son inhumation ou sa crémation selon les peuples et les cultures, c'est la toilette rituelle. Elle peut être considérée en certaines circonstances soit comme une survivance des anciennes pratiques d'embaumement, certes épurées et simplifiées, soit comme l'acte originel, et original, qui donna naissance aux embaumements eux-même.


Dans le monde méditerranéen, les juifs pratiquaient ces apprêts depuis une très haute antiquité dans une intention religieuse, de purification du corps.

L'avènement de l'Islam au septième siècle de notre ère la développera dans tout le monde arabo-musulman.

Curieusement, en occident, la religion chrétienne abandonne cette pratique répondant sans doutes à la sentence : « tu es poussière et tu retourneras poussière » tandis, que par ailleurs elle va exacerber l'imago, la représentation idéalisée du mort, mais aussi celle de Dieu lui-même, et de ses saints dans une iconographie profuse dont l'époque byzantine témoignera.


Par opposition, l'Islam se manifestera résolument iconoclaste, réfutant toute représentation de Dieu et du prophète Mahomet.


Pour qui a eu le privilège d'assister à une toilette rituelle musulmane, elle apparaît d'une grande douceur. L'eau servant aux ablutions est délicatement parfumée, et le corps est enveloppé d'un suaire ou linceul. Le visage est le plus fréquemment recouvert d'une pièce de tissus. Aucun apprêt du visage est réalisé, le laissant tel quel, en l'état.


La toilette rituelle respecte totalement l'intégrité du corps, mais, elle n'a aucun effet conservateur au sens où nous l'entendons, c'est à dire, entraînant une fixation de tissus dans un but athanatomorphique.


En Israël, et dans les pays Arabo-musulmans, les inhumations sont très vite réalisées, du fait des conditions climatiques. En France, elles sont tardives (loi des 24 heures), et juifs et musulmans apprécient la conservation par le froid (glace ou neige carbonique, lit réfrigérant, ou chambre froide) comme solution d'attente à l'inhumation hors du pays d'origine.

Les personnes généralement chargées de procéder aux toilettes rituelles, dans ces deux religions sont des hommes (ou femmes) pieux, reconnus par leurs co-religionnaires pour leurs qualités en tant que croyant. Ils sont régulièrement sollicités, et reçoivent une juste rétribution pour le travail effectué car ils se chargent aussi d'acheter et fournir les parfums et les tissus du linceul.


Par opposition, Par opposition, la Thanatopraxie peut-être qualifiée de technique lourde.

Elle procède par la chimie, et en cela, dénature le corps (effet fixateur des fluides artériels).

Elle rompt l'intégrité de celui-ci car elle procède par effraction occasionnant ainsi de nombreuses dilacérations internes.


On comprend mieux dès lors que juifs et musulmans s'opposent et interdisent les soins thanatopraxiques, qui ne respectent pas l'intégrité de la dépouille.


En France, si près de 80% des décès ont lieu en hôpitaux, un nombre de plus en plus croissant de défunts est acheminé en chambres funéraires pour les obsèques.

Là, ils sont traités, puis exposés en salons privés dans des conditions optimales de confort pour la famille.

Ces structures sont équipées de sales de travail où , médecins légistes et thanatopracteurs trouvent de conditions favorables et adaptées, conformes aux normes légales.

Dans ces salles, peuvent également œuvrer ces personnes pieuses chargées des toilettes rituelles dans de conditions similaires de confort et d'efficacité.

Aujourd'hui, d'une façon générale, on assiste à des résurgences étonnantes en matière de rites, usages et coutumes funéraires, ainsi d'ailleurs qu'à des nouveaux rituels.


La visite, et son corollaire la veillée, se fait « corps présent » au chevet du défunt, où dans sa proximité immédiate. Le corps est traité, habillé, et repose sur son lit. Mains jointes, croisées ou posées l'une sur l'autre, ou encore le long du corps. La tête est légèrement fléchie.

Constante immuable, les pieds du lit sont toujours dirigé vers la porte de la chambre (sortir les pieds devant).

On peut réellement parler de présentation, de présentification (néologisme que l'on doit au professeur Louis Vincent Thomas).

Le mort reçoit, et préside, pour le temps qui lui est encore consacré, les funérailles dont il est victime et héros à la fois.

Le visage est dédramatisé et serein, comme la famille aime à le présenter aux visiteurs, le seul détail qui affirme la mort, ce sont les yeux clos, car rien n'est plus dérangeant qu'un mort qui vous regarde !!!


Les vieux usages ont la vie dure, et on remarque souvent, dans des domiciles, surtout en milieu rural, des résurgences rituelles que l'on aurait cru disparues à jamais, (miroirs voilés, montres arrêtées, récipients d'eau recouverts, mais aussi, repas, veillées, visites, glas et cérémonies religieuses personnalisées (corps présent)).


Curieux paradoxe où tout est mis en œuvre (en scène) pour le défunt dans ce présent factice et illusoire, alors qu'en même temps, tout est axé sur la préparation, en catimini, de la séparation imminente, inéluctable d'avec lui.

Dans la tradition chrétienne, après une longue éclipse durant laquelle le mort était l'objet d'apprêts traditionnels (dans le meilleur des cas) exécutés par des proches désintéressés souvent assimilés à des « passeurs », notre vingtième siècle, avec la loi du 23 prairial an 12, et puis la loi de 1905, va professionnaliser la pompes funèbre, la structurer. Ainsi disparaît ce qui était de l'ordre du devoir pieux et désintéressés, au profit d'une institution tout à fait nouvelle, et prospère, les services funéraires publics et privés.

Mais, au travers de cette constatation, une chose m'émeut encore, c'est le geste fréquent chez quelques thanatopracteurs, œuvrant à la réalisation d'un soin, et qui, se tournant vers un chariot ou repose un corps négligé et défait, lui prodiguent, ces gestes qui lui confèrent à nouveau une certaine dignité. Ils sont cela, en ces instants, les « charitables » de jadis.


Un cadavre sera confié au technicien en Thanatopraxie ; il rendra à la famille, un dormeur dont le visage est le reflet le plus représentatif.

Malgré les divergences religieuses, nous entrons tous, durant le deuil, dans un schéma universel, celui de la séparation d'avec le disparu, et des retrouvailles, entre les (sur)vivants.


Paul CLERC, 2008.